La Libération animale

“Aucun livre ne peut rien s’il ne touche une corde sensible chez ses lecteurs.” Les animaux souffrent, comme nous. Ils doivent donc être considérés autrement. Depuis sa parution en 1975, ce livre incontournable, devenu un best-seller traduit dans une vingtaine de langues, a déclenché le débat contemporain en éthique animale et changé notre regard sur les animaux. Auteur : Peter Singer. 480 pages.

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Préface : Jean-Baptiste Jeangène Vilmer

Traduction de l’anglais (Australie) : Louise Rousselle

Collection :  Petite Bibliothèque Payot

Genre :  Philosophie

ISBN : 978-2-228-90814-6

Première parution : 1975

Format : 11 x 17 cm

L’auteur : Peter Singer est un philosophe australien, professeur de bioéthique à l’Université Princeton aux Etats-Unis.

Time Magazine l’a présenté comme l’un des penseurs les plus influents du XXe siècle.

La Libération animale (Animal Liberation) a été édité pour la première fois en 1975. Bien que Singer ne soit pas le premier à défendre l’importance des animaux non-humains en éthique, l’ouvrage est largement considéré comme une base philosophique primordiale pour les mouvements contemporains des droits des animaux. Livre culte de ces mouvements, l’ouvrage a été réédité en 1989 et traduit dans près de vingt langues depuis sa parution. Peter Singer récuse néanmoins l’approche de ce domaine en termes de “droits”: selon lui les intérêts des animaux sont à prendre en compte en fonction de leur capacité à ressentir la souffrance. Il n’est pas indispensable d’utiliser la notion de “droit” pour reconnaître une importance morale aux animaux non-humains et respecter leurs intérêts.

S’inscrivant dans une perspective utilitariste, Singer dénonce la considération inégale des intérêts des animaux. Il compare la prise en compte inégale des intérêts des animaux avec les discriminations subies par les populations noires en Occident, et par les femmes. Le terme de “libération animale” (Animal Liberation) se voulant un calque de celui de “libération des femmes” (Women Liberation). Pour Singer, refuser de prendre en compte les intérêts des animaux sur la base d’une différence d’espèce avec l’homme est comparable avec le refus essuyé par les Noirs sur la base de leur “race”, ou celui des femmes en raison de leur sexe. Les différences de prises en compte dans les intérêts de différents groupes ne doivent pas s’appuyer sur ce genre de critères. S’inspirant du terme “racisme”, il désigne comme “spécisme” le fait d’opérer des discriminations en raison d’une différence d’espèce.

Dans l’optique de Peter Singer, c’est la capacité à souffrir qui est moralement importante. En utilitariste conséquent, Singer soutient que la maximisation du bien-être de tous passe par celui de tout être sensible, indépendamment de son intelligence. Le but de l’ouvrage n’est cependant pas de militer pour un traitement similaire des hommes et des animaux, mais de changer notre façon de percevoir et de traiter ces derniers. Il ne s’agit pas de “donner le droit de vote aux cochons”, mais de ne pas mépriser les intérêts, différents mais réels, des animaux.

Au-delà de ces positions théoriques, le livre propose de longues descriptions des pratiques courantes dans les laboratoires de recherche et dans les élevages industriels. Ces descriptions ont subi d’importants changements entre la première et la seconde édition de l’ouvrage, car Singer a voulu mettre à jour les informations. Il cherchait ainsi à récuser l’idée que le traitement des animaux se soit beaucoup amélioré depuis la première publication de son livre. Ces parties descriptives sur les fermes-usines et les laboratoires sont illustrées par des photographies d’animaux utilisés par la recherche et l’industrie agro-alimentaire.

Notre attitude à l’égard des animaux est-elle correcte d’un point de vue éthique ? Faut-il étendre aux animaux sauvages la protection juridique (relative) que nous accordons aux animaux de compagnie ? L’évaluation morale de la souffrance des êtres vivants soulève de vraies questions philosophiques. Aux Etats-Unis et en Allemagne, comme dans le reste du monde anglo-saxon, le livre de Peter Singer n’a cessé de susciter analyses et débats. 

Peter Singer est considéré comme le “grand penseur” du mouvement de la cause animale. Mélange de critique sociale et de philosophie, La Libération animale dénonce, à travers ses deux chapitres centraux, les mauvais traitements infligés aux animaux. Et le choix de l’auteur est particulièrement judicieux, car plutôt que de dresser la liste des mauvaises pratiques, il sélectionne d’emblée les deux activités les plus tragiquement violentes envers les animaux : l’expérimentation et l’élevage intensif. 

Incontestablement un grand crû de la littérature d’idées. Un livre à conseiller absolument pour tous ceux qui veulent engager une réflexion sur la valeur de la vie dans notre société occidentale et “se dessiller les yeux”.

Référence LLA-PBP